En 2025, le chiffre d’affaires de la formation professionnelle en France dépasse les 27,6 milliards d’euros. Un marché colossal qui reflète une réalité : la formation n’est plus une option, c’est un investissement stratégique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 71 % des salariés formulent des demandes de formation auprès de leur direction, 41 % suivent des MOOC en dehors de leur temps de travail et 64 % sont prêts à investir personnellement dans leur montée en compétences.
Cette dynamique s’accompagne d’une révolution des pratiques. L’intelligence artificielle bouleverse les méthodes d’apprentissage, la gamification séduit 91 % des apprenants et les académies d’entreprise se multiplient. Face à ces évolutions, les DRH et dirigeants doivent repenser leur stratégie formation : quelles tendances privilégier ? Quels dispositifs de financement activer ? Comment maximiser le retour sur investissement ?
Ce guide, nourri des dernières données du baromètre Lefebvre Dalloz 2025, vous livre les clés pour transformer votre politique de formation en véritable levier de performance.
Les grandes tendances de la formation continue en 2025 : entre innovation technologique et personnalisation
L’année 2025 marque un tournant majeur dans les pratiques de formation professionnelle. Si le présentiel conserve une place prépondérante avec 73,3 % des actions de formation, une révolution silencieuse est en marche.
L’essor du digital learning et de l’IA
Les chiffres du baromètre Lefebvre Dalloz 2025 sont éloquents : 68 % des entreprises ont adopté les formations digitales, soit une progression de 20 % en un an. L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un outil incontournable dans la conception des parcours d’apprentissage personnalisés. Pourtant, des freins subsistent : 38 % des professionnels citent le manque de compréhension de l’IA comme principal obstacle, tandis que 36 % évoquent l’insuffisance des compétences techniques.
La gamification : un engagement massif
La formation par le jeu n’est plus une tendance marginale. Si seulement 30 % des entreprises l’utilisent actuellement, son impact est jugé positif par 91 % des apprenants (55 % positif et 36 % très positif). Les serious games représentent désormais 10 % des modalités de formation, un chiffre en constante progression.
L’émergence des académies internes
Face aux contraintes budgétaires, de plus en plus d’entreprises développent leurs propres académies de formation. Cette internalisation permet non seulement de réduire les coûts mais aussi d’aligner parfaitement les contenus avec les objectifs stratégiques. Les experts internes, formés aux techniques pédagogiques, deviennent les nouveaux piliers de la transmission des savoirs.
Le social learning et le nano-learning en progression
Le partage de connaissances entre pairs s’impose comme une modalité majeure, avec 70 % des entreprises qui l’intègrent dans leur politique intergénérationnelle. Le nano-learning, caractérisé par des modules courts et ciblés, répond aux nouveaux modes de consommation de la formation.
La formation continue en 2025 : un enjeu stratégique majeur pour les entreprises et les salariés
Les derniers chiffres du baromètre Lefebvre Dalloz 2025 révèlent une prise de conscience généralisée : la formation continue dépasse le simple cadre du développement des compétences pour devenir un véritable outil de performance globale.
Un investissement rentable pour les entreprises
Les décideurs formation l’ont compris : 38 % augmentent leurs budgets formation, tandis que 45 % les maintiennent stables malgré le contexte économique. Cette stabilité s’explique par un retour sur investissement significatif : amélioration de la productivité, renforcement de la marque employeur et fidélisation des talents.
Un levier de compétitivité incontournable
Dans un contexte où 71 % des collaborateurs n’ont reçu aucune formation sur l’intelligence artificielle, les entreprises qui investissent dans la montée en compétences de leurs équipes prennent une longueur d’avance. Le développement des compétences devient un facteur clé de différenciation sur le marché.
Un atout majeur pour l’employabilité des salariés
Les actifs l’ont bien compris : 60 % s’informent activement sur les opportunités de formation, 71 % formulent des demandes auprès des RH et 41 % se forment même en dehors de leur temps de travail. Cette proactivité témoigne d’une volonté forte de rester compétitif sur le marché du travail.
Les dispositifs de financement de la formation continue en 2025 : ce qui change
Le paysage du financement de la formation professionnelle connaît des évolutions majeures en 2025. Avec un déficit de France Compétences ramené à 466 millions d’euros, les priorités budgétaires se redessinent, imposant aux entreprises et aux salariés de repenser leurs stratégies.
Le CPF face à de nouveaux défis
L’introduction d’un reste à charge dans le Compte Personnel de Formation bouleverse les habitudes. Près de 70 % des actifs le considèrent comme un frein à leur projet de formation. Pourtant, le CPF demeure un levier majeur, notamment grâce aux dispositifs de co-financement entreprise-salarié. Les formations certifiantes enregistrées au RNCP et au RS restent privilégiées, offrant une garantie de qualité aux apprenants.
Le rôle renforcé des OPCO et des régions
Les plans régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC) prennent un nouveau tournant. Les régions renforcent leur participation financière, avec une attention particulière portée aux publics prioritaires : demandeurs d’emploi, jeunes, bénéficiaires du RSA, seniors et travailleurs handicapés. Cette régionalisation accrue permet une meilleure adéquation entre les besoins locaux et l’offre de formation.
La VAE en pleine modernisation
La Validation des Acquis de l’Expérience se réinvente avec la création d’un service public dédié et un budget porté à 39,4 millions d’euros. Ce dispositif, encore méconnu, offre pourtant une voie alternative précieuse vers la certification professionnelle. Les pouvoirs publics misent sur sa modernisation pour en faire un outil majeur de la formation continue.
Les nouvelles stratégies de financement des entreprises
Face aux contraintes budgétaires, les entreprises développent des approches innovantes : création d’académies internes, mutualisation des ressources, optimisation des fonds disponibles. Le dispositif “Transitions collectives” s’impose comme un levier stratégique pour accompagner les reconversions professionnelles, permettant aux entreprises d’anticiper et d’accompagner les évolutions de leurs métiers.
Comment choisir la bonne formation en 2025 : critères et méthodes
La sélection d’une formation pertinente constitue un défi majeur pour les entreprises comme pour les salariés. Le baromètre Lefebvre Dalloz 2025 révèle que 48 % des professionnels considèrent le sourcing des formations comme complexe, particulièrement dans les entreprises de moins de 250 salariés.
Les critères essentiels de sélection
La certification Qualiopi s’impose comme un prérequis incontournable. Au-delà de ce label qualité, trois indicateurs clés doivent guider votre choix : le taux d’insertion professionnelle post-formation, la reconnaissance du diplôme ou de la certification sur le marché du travail, et l’adéquation avec les besoins réels de l’entreprise ou du salarié.
Les plateformes de formation à privilégier
Les plateformes de référence se distinguent selon les objectifs visés. Mon Compte Formation reste incontournable pour les formations certifiantes. LinkedIn Learning, Coursera et Udemy excellent dans les compétences techniques et managériales, tandis que Fun MOOC propose des contenus académiques de qualité. Pour les formations métiers spécifiques, les organismes sectoriels agréés garantissent une expertise pointue.
L’importance du format pédagogique
Le choix du format s’avère déterminant dans la réussite d’un parcours de formation. Si le présentiel conserve la préférence de 80 % des apprenants, les formats hybrides gagnent du terrain grâce à leur flexibilité. Les fiches pratiques et les webconférences gratuites complètent efficacement les parcours traditionnels, répondant à un besoin croissant de contenus opérationnels.
Le rôle du mentorat et du coaching
L’accompagnement personnalisé devient un facteur clé de succès. Le mentorat interne et le coaching professionnel permettent non seulement de mieux cibler les besoins en formation, mais aussi d’assurer un meilleur transfert des acquis dans la pratique professionnelle.
Quelles stratégies RH pour favoriser la formation continue en entreprise en 2025 ?
La direction des ressources humaines joue un rôle central dans le déploiement d’une politique de formation efficace. Le succès repose sur une approche structurée qui implique tous les acteurs de l’entreprise.
Intégrer la formation dans la gestion des carrières
La formation continue s’inscrit désormais dans une démarche globale de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Les entreprises les plus performantes établissent des plans de développement individualisés qui alignent les aspirations des collaborateurs avec les besoins de l’organisation. Les entretiens professionnels deviennent de véritables moments d’échange sur les projets de formation.
Le rôle clé des managers dans la montée en compétences
Les managers de proximité s’imposent comme des acteurs essentiels de la formation continue. Ils identifient les besoins sur le terrain, encouragent leurs équipes à se former et facilitent la mise en pratique des acquis. Le baromètre 2025 souligne l’importance de former ces managers aux techniques d’accompagnement et d’évaluation des compétences.
L’apport des plateformes LMS
Le déploiement de Learning Management Systems (LMS) modernes permet un suivi précis des parcours de formation. Ces plateformes offrent une vision claire des compétences acquises et facilitent l’identification des besoins émergents. Les entreprises les plus avancées intègrent des fonctionnalités d’intelligence artificielle pour personnaliser les recommandations de formation.
La création de communautés apprenantes
Les ressources humaines encouragent la création de communautés d’apprentissage internes. Ces espaces d’échange favorisent le partage de bonnes pratiques et la capitalisation des savoirs. Le social learning, soutenu par des outils collaboratifs adaptés, renforce l’efficacité des formations formelles.
Conclusion : les défis de la formation continue en 2025
La formation continue s’affirme en 2025 comme un investissement stratégique incontournable. Les entreprises font face à un triple défi : digitaliser leurs parcours de formation, maîtriser leurs budgets et garantir l’engagement des apprenants.
L’intelligence artificielle redéfinit les méthodes d’apprentissage, comme en témoigne l’adoption croissante des formations personnalisées et des outils prédictifs. La gamification et les formats courts répondent aux nouvelles attentes des collaborateurs, tandis que les académies internes permettent d’optimiser les ressources.
Les dispositifs de financement évoluent, imposant une approche plus stratégique de la formation. Le CPF co-construit et les plans régionaux d’investissement offrent des opportunités à saisir, à condition de bien en maîtriser les mécanismes.
Pour réussir en 2025, les entreprises doivent adopter une vision globale de la formation continue :
- Intégrer la formation dans leur stratégie de développement
- Former leurs managers aux nouvelles approches pédagogiques
- Capitaliser sur les communautés d’apprentissage internes
- Mesurer précisément l’impact des actions de formation
Face aux mutations profondes du monde du travail, la formation continue n’est plus une option : c’est la clé de la performance durable des organisations et de l’employabilité des salariés.
Sources
- Lefebvre Dalloz : Baromètre 2025 de la Formation Professionnelle Continue – (enquête menée de mai à septembre 2024 auprès de 976 répondants)
- Dares : Formation professionnelle